En bordure de l’Oise, au pied d’anciens remparts au coeur de Compiègne, le site de la maison de l’Archéologie est perceptible depuis plusieurs points de vue très différents.
Depuis la rive opposée de l’Oise, depuis le futur pont traversant à proximité de la rivière, mais aussi depuis le Musée Vivenel et attenant le Parc de Songeons.
Le bâtiment de la Maison de l’Archéologie doit répondre de façon approprié à ces multiples angles de vue.

Vu depuis la rive opposée, le long mur massif (hauteur 4,5 m) d’assise du Parc de Songeons, s’interrompt brusquement au niveau du site du projet, et le bâtiment qui s’y trouvera sera le
point d’orgue de cette assise historique. En arrière plan subsistent les toitures de la ville ancienne de Compiègne, et Monsieur l’Architecte des Bâtiments de France prescrit, pour s’y accorder, un volume R+1+comble avec toiture à deux pentes.

Depuis le futur pont, très proche, le site sera clairement visible, en front des maisons existantes, et adossé à l’élévation boisée du Parc de Songeons environnant le Musée Vivenel.
Enfin, depuis le Musée Vivenel lui-même et le parc environnant, le dénivelé de l’observateur (d’environ plus de 4,5 m) ne permettra de percevoir que les parties hautes (au-dessus du rez-de- chaussée) du bâtiment sur le site.

Ce contexte urbain, la disposition réduite de la parcelle foncière, les contraintes du programme, nous ont conduit à organiser le bâtiment en deux ailes reliées par une fente de lumière : côté fleuve, une nef en R+1+comble avec toiture à double pente traditionnelle, présentant son long pan parallèlement à la rive ; à l’arrière côté ville une aile en R + 2 présentant une terrasse-jardin au dernier niveau. Entre deux, la fente de lumière s’ouvre vers le Parc de Songeons, la vue vers les arbres, et désaxe le bâtiment arrière, l’intercalant dans le tissu urbain avoisinant des maisons existantes.

Ainsi, vu de la rivière, le volume traditionnel de la nef s’inscrit dans le prolongement du rempart du Parc de Songeons et en constitue le point d’orgue. Il forme la strate du premier plan derrière lequel s’installe, parmi les autres volumes de la ville ancienne, l’aile arrière à peine visible. Cette claire dualité sera perceptible depuis le quai James de Rothschild.
Tandis que depuis le Musée Vivenel, le rez-dechaussée de la Maison de l’Archéologie restera caché, les étages du bâtiment sont composés pour former une entité : le haut de la nef (évoquant le gabarit d’une construction traditionnelle) assortie d’un jardin.

S’avançant dans l’îlot urbain, un jardin en prolongement du Parc de Songeons, au delà du nouvel accès piéton imaginé végétal, et d’où le regard, pour les usagers de la Maison de l’Archéologie,
portera sur les frondaisons du parc, les toits et clochers du vieux Compiègne.